Stress, anxiété et angoisses… et si la clé se trouvait dans notre respiration ?

Le stress est un de nos meilleurs moyens de défense. Il nous permet de réagir rapidement en mobilisant toutes nos ressources en cas de danger (lutte ou fuite).

Cependant, à notre époque, nous subissons au quotidien une multitude de petits stress (bruits, rythme quotidien, surpopulation des zones urbaines, bouchons, médias, réseaux sociaux, etc…) qui nous mettent dans un état de stress chronique plus ou moins perceptible.

Le rôle et pouvoir de l’amygdale du cerveau

Nous possédons deux noyaux nommés « amygdales » qui se situent dans notre cerveau, au niveau du lobe temporal.

L’amygdale a pour rôle d’évaluer les informations sensorielles provenant de l’extérieur (vue, odorat, ouïe, toucher,…) et participe ainsi à la réponse comportementale de l’organisme via la sécrétion d’adrénaline.

Pour faire simple, nous pouvons dire qu’elle évalue le niveau de danger observé ou ressenti par nos sens et engendre une réponse adaptée.

Il a été démontré qu’une amygdale surstimulée (résultant d’un quotidien avec trop de stimuli) peut se « dérégler ».

Elle a le pouvoir d’inhiber certains noyaux du tronc cérébral qui gèrent le bon fonctionnement de la respiration. Les conséquences de cette action sont l’apparition d’apnées involontaires non-perceptibles et un verrouillage au niveau des muscles respiratoires (diaphragme et muscles intercostaux).

Ces conséquences vont engendrer une respiration qui sera partielle et induira une augmentation du taux de CO2 dans l’organisme.

Le lien entre CO2 et stress

L’organisme humain ne possède que très peu de capteurs mesurant le taux d’oxygène présent en lui.

La respiration est donc orchestrée en fonction de deux paramètres vitaux :

  • Le pH du sang et du liquide céphalo-rachidien (LCR)
  • Le taux de C02

Le pH sanguin et du LCR est situé aux alentours de 7.3 / 7.4 et ne doit pas varier. Pour cela, le corps utilise son plus puissant levier :

-> La régulation du taux de C02 par le biais de la respiration qui apporte une réponse immédiate.

Il existe également des systèmes tampons du pH mais leur réponse sera plus spécifique et plus lente que la régulation du CO2.

Nous comprenons donc que le C02 est le facteur chimique le plus puissant influant la respiration.

Des études ont démontré qu’un taux de C02 trop important allumait tous les noyaux du cerveau liés à la peur et l’anxiété.

Ce qui fait sens avec le fait qu’il n’y a pas pire que la sensation d’étouffement ou de noyade.

Réaction en chaîne et cercle vicieux

Comme exprimé dans l’introduction, notre époque possède des sources de stimulation intenses de toutes parts. Ceci a donc pour conséquence de surstimuler notre cerveau et notamment l’amygdale.

Une amygdale surstimulée perd sa capacité à bien évaluer les stimuli extérieurs et à tendance à se dérégler.

Ce dérèglement consiste généralement à exagérer la situation vécue et ainsi apporter une réponse forte de l’organisme sur le plan hormonal (adrénaline, cortisol, etc…).

De plus, le pouvoir de l’amygdale de bloquer la respiration et de créer des micro-apnées, va automatiquement augmenter le taux de CO2 et vous l’avez compris mettre le corps en alerte.

Réaction en chaîne qui amène à l’anxiété :

Quotidien agité -> Amygdale surstimulée -> Blocage partiel de la respiration -> Augmentation du taux de C02 -> Anxiété et stress

Les causes de l’anxiété étant présentes dans notre quotidien, la répétition de la réaction en chaine se fera donc de manière chronique.

Nous pouvons également parler de cercle vicieux car l’état d’anxiété et de stress généré par le quotidien va également être à son tour la source du quotidien agité.

C’est pour cette raison que nous connaissons à notre époque une explosion des troubles comme le stress chronique, l’anxiété, les crises d’angoisse ou de panique.

Quel est l’impact du stress chronique sur l’organisme ?

Le stress chronique va apporter à court terme des inconforts de type :

  • Fatigue chronique et dérèglement du sommeil
  • Problème de digestion et d’assimilation
  • Maux de tête ou de dos

La plus grande problématique à mon sens est le fait que la sécrétion constante d’hormones dites du stress (qui sont en réalité des hormones d’action) va créer une inflammation chronique qui sera le lit de pathologies plus importantes.

Les réponses de la naturopathie

Le naturopathe ne propose pas de « pilules magiques ».

Son objectif est d’identifier avec ses clients les problématiques jugées contre-nature et d’y apporter les solutions adéquates.

a) L’identification des sources de stress

Comme nous l’avons vu précédemment, le stress et l’anxiété ne sont pas des phénomènes hasardeux. Il est donc important d’identifier ce qui « surcharge » l’esprit afin d’y apporter des solutions concrètes.

Les sources seront différentes pour tout le monde (professionnelles, familiales, financières, post-traumatiques, saisonnières, etc…), c’est donc un travail demandant un investissement personnel.

b) La respiration nasale

Afin de privilégier des échanges gazeux optimaux, il est conseillé de respirer par le nez.

A la différence de la respiration par la bouche, la respiration nasale permet :

  • une filtration des éléments nocifs (grâce aux cils et mucus)
  • Une humidification et un réchauffement de l’air
  • Une action antivirale et antibactérienne notamment grâce à l’oxyde nitrique

Tous ces éléments font du nez, l’organe de la respiration.

Si jamais la respiration nasale est difficile (nez bouché chroniquement, sensation d’étouffement), c’est que vous avez certainement perdu l’habitude de l’utiliser.

L’objectif sera de le rééduquer petit à petit.

c) La rééducation neuro-musculaire des muscles respiratoires

Dans une époque où notre mode de vie est plutôt sédentaire et où le stress est présent de manière régulière, nos muscles respiratoires (intercostaux et diaphragme) se retrouvent verrouillés et ne permettent plus une bonne amplitude respiratoire.

L’objectif sera de redécouvrir les différents étages de la respiration (claviculaire, thoracique et abdominale) et de mettre en place des séances de respirations profondes afin de permettre la rééducation.

d) L’activité physique

L’activité physique va bien évidemment répondre à la problématique directement à sa source.

Premièrement, elle va permettre une bonne oxygénation des cellules et ainsi une bonne régulation du CO2 grâce à l’amplitude respiratoire.

Saviez-vous qu’au repos, nous n’utilisions que 0.5L sur 5-6L soit seulement 8 à 10% de notre capacité respiratoire totale ?

Deuxièmement, l’activité physique va permettre l’utilisation des molécules libérées en surcharge par un quotidien stressant comme les hormones de l’action ou les excès de sucre chroniques dans le sang (responsable de la résistance à l’insuline par exemple).

e) Améliorer sa résistance au C02

Des études nous montrent qu’il y a une corrélation entre une faible capacité de résistance au CO2 et une sensibilité au stress.

Il existe donc des tests et techniques de respiration (BOLT, CO2TT,…) pour déterminer la résistance au CO2 et ainsi l’améliorer progressivement.

L’objectif est donc d’obtenir un organisme plus résilient vis à vis des sources de stress difficiles à supprimer.

Il faut réapprendre à respirer, nous respirons tout juste ce qu’il faut pour ne pas mourir

Irène Grosjean
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